
Cycle de vie du cheveu : comprendre le phénomène de la chute pour mieux y remédier
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Introduction
La chute de cheveux constitue une préoccupation majeure pour de nombreuses personnes, particulièrement les hommes confrontés à la calvitie. Pour comprendre ce phénomène et pouvoir y remédier efficacement, il est essentiel de connaître le cycle de vie naturel du cheveu. Comment pousse un cheveu ? Pourquoi tombe-t-il ? Quels sont les facteurs qui perturbent son cycle de croissance ?
Dans cet article, nous explorerons en détail le fascinant cycle de vie du cheveu, depuis sa naissance dans le follicule pileux jusqu'à sa chute naturelle. Nous verrons également comment les différentes perturbations de ce cycle peuvent conduire à une perte capillaire prématurée et, surtout, quelles solutions scientifiquement prouvées peuvent aider à préserver la santé et la densité de votre chevelure.
Structure du cheveu : les fondamentaux à connaître
Avant d'aborder le cycle de croissance, il est important de comprendre la structure même du cheveu et de son environnement.
Anatomie du follicule pileux
Le follicule pileux est une structure complexe enchâssée dans le derme de notre cuir chevelu. C'est une véritable "usine" à cheveux qui comprend :
- La papille dermique : partie inférieure du follicule richement vascularisée, contenant les cellules souches responsables de la formation du cheveu
- La matrice : zone où se produit la division cellulaire qui donnera naissance au cheveu
- La gaine épithéliale interne et externe : structures qui entourent et guident la croissance du cheveu
- La glande sébacée : associée au follicule, elle sécrète le sébum qui lubrifie et protège le cheveu
Composition du cheveu
Le cheveu lui-même est constitué de trois couches :
- La médulla : canal central parfois absent dans les cheveux fins
- Le cortex : couche intermédiaire qui contient la mélanine (pigment responsable de la couleur) et représente 90% de la masse du cheveu
- La cuticule : couche externe composée d'écailles transparentes qui protègent le cortex
Le cheveu est principalement constitué de kératine, une protéine fibreuse également présente dans nos ongles et notre épiderme. Cette composition explique pourquoi une alimentation pauvre en protéines peut affecter la qualité et la croissance de nos cheveux.
Les trois phases du cycle pilaire
Le cycle de vie d'un cheveu se divise en trois phases principales, auxquelles s'ajoute une phase intermédiaire. Chaque follicule pileux fonctionne de manière indépendante, ce qui explique pourquoi nous perdons des cheveux quotidiennement sans devenir chauves.
1. La phase anagène : croissance active
La phase anagène est la période de croissance active du cheveu. Durant cette phase :
- Le follicule pileux s'enfonce profondément dans le derme
- Les cellules de la matrice se divisent rapidement
- Le cheveu croît d'environ 1 cm par mois
- Cette phase dure entre 2 et 7 ans pour les cheveux du cuir chevelu
C'est la phase la plus longue du cycle, ce qui explique pourquoi nos cheveux peuvent atteindre une longueur considérable. À tout moment, environ 85% de nos cheveux sont en phase anagène.
Des facteurs génétiques déterminent la durée de cette phase, ce qui explique pourquoi certaines personnes ne peuvent jamais avoir des cheveux très longs (phase anagène courte) tandis que d'autres peuvent développer une chevelure extrêmement longue (phase anagène prolongée).
2. La phase catagène : transition et régression
La phase catagène est une courte période de transition durant laquelle :
- La division cellulaire cesse
- Le follicule se rétracte
- L'apport sanguin au follicule diminue
- Le cheveu se détache de la papille dermique mais reste ancré dans le follicule
- Cette phase dure environ 2 à 3 semaines
Environ 1% de nos cheveux se trouvent en phase catagène à tout moment. C'est une phase critique du cycle, car c'est durant cette période que le follicule se prépare pour le prochain cycle de croissance.
3. La phase télogène : repos et chute
La phase télogène est la période de repos du follicule, durant laquelle :
- Le follicule est complètement rétracté
- Le cheveu, désormais appelé "cheveu télogène", ne croît plus
- Le cheveu reste attaché au follicule mais peut être facilement délogé
- Cette phase dure entre 2 et 4 mois
- À la fin de cette phase, le follicule réactive et commence à produire un nouveau cheveu qui pousse l'ancien
Environ 10-15% de nos cheveux sont en phase télogène. La chute quotidienne de 50 à 100 cheveux correspond principalement à ces cheveux télogènes.
La phase exogène : l'étape finale de libération
Certains trichologues identifient une quatrième phase, appelée phase exogène ou phase de libération, durant laquelle le cheveu télogène est finalement expulsé du follicule sous la poussée du nouveau cheveu en croissance.
Un équilibre délicat : la chute normale vs. excessive
Il est parfaitement normal de perdre entre 50 et 100 cheveux par jour. Cette perte représente les cheveux qui ont terminé leur cycle et sont naturellement remplacés. Tant que cet équilibre entre perte et renouvellement est maintenu, la densité capillaire reste stable.
Comment reconnaître une chute excessive ?
La chute devient préoccupante lorsque :
- Le nombre de cheveux perdus quotidiennement dépasse significativement 100
- La chute s'accompagne d'un amincissement visible de la chevelure
- Les cheveux ne repoussent pas ou repoussent plus fins
- Des zones de cuir chevelu deviennent visibles
- La ligne frontale recule progressivement (chez les hommes)
- La raie s'élargit (particulièrement chez les femmes)
Test du tirage
Un moyen simple d'évaluer si votre chute est normale consiste à effectuer le "test du tirage" :
- Ne pas laver vos cheveux pendant 24 heures
- Saisir délicatement environ 60 cheveux entre le pouce et l'index
- Exercer une légère traction en faisant glisser les doigts jusqu'aux pointes
- Compter les cheveux qui restent dans votre main
Si plus de 5-6 cheveux restent dans votre main, cela peut indiquer une chute excessive et justifier une consultation.
Les perturbations du cycle pilaire : causes et mécanismes
Diverses conditions peuvent perturber le cycle naturel du cheveu et conduire à une chute excessive ou à une calvitie progressive.
L'alopécie androgénétique : le raccourcissement du cycle
L'alopécie androgénétique, forme la plus courante de calvitie, affecte le cycle pilaire de plusieurs façons :
- Raccourcissement progressif de la phase anagène : les cheveux n'ont pas le temps d'atteindre leur longueur normale
- Allongement de la phase télogène : le follicule reste plus longtemps au repos
- Miniaturisation des follicules : les nouveaux cheveux deviennent progressivement plus fins et moins pigmentés
- Diminution du temps de latence : période entre la chute d'un cheveu et le début de la croissance du suivant
Au fil du temps, ce processus transforme des cheveux terminaux (épais et pigmentés) en cheveux duveteux (fins et clairs), jusqu'à ce que le follicule devienne si petit qu'il ne produise plus de cheveu visible.
L'effluvium télogène : la chute diffuse
L'effluvium télogène est une forme de chute temporaire caractérisée par :
- Un passage prématuré et synchronisé de nombreux follicules de la phase anagène à la phase télogène
- Une chute diffuse et massive survenant 2 à 4 mois après un événement déclencheur
- Une récupération spontanée dans la plupart des cas lorsque la cause est traitée
Les déclencheurs typiques incluent un stress intense, une forte fièvre, une intervention chirurgicale, un accouchement, une perte de poids rapide ou certains médicaments.
L'effluvium anagène : l'interruption brutale
L'effluvium anagène, moins fréquent, est caractérisé par :
- Une interruption brutale de la croissance des cheveux en phase anagène
- Une chute massive et immédiate des cheveux
- Des causes spécifiques comme la chimiothérapie, certaines toxines ou maladies auto-immunes
Cette forme de chute est généralement temporaire, avec une repousse débutant quelques semaines après l'arrêt de la cause.
L'alopécie areata : l'attaque auto-immune
L'alopécie areata (pelade) est une maladie auto-immune où :
- Le système immunitaire attaque les follicules pileux
- Des plaques de calvitie circulaires apparaissent
- Les follicules ne sont pas détruits mais mis en "hibernation"
- La repousse est possible mais imprévisible
Les facteurs qui influencent le cycle pilaire
De nombreux facteurs peuvent modifier le cycle naturel du cheveu, soit en raccourcissant la phase anagène, soit en précipitant l'entrée en phase télogène.
Facteurs hormonaux
- La DHT (dihydrotestostérone) : principal responsable de l'alopécie androgénétique, cette hormone raccourcit progressivement la phase anagène
- Les hormones thyroïdiennes : l'hypothyroïdie peut provoquer une chute diffuse en allongeant la phase télogène
- Les œstrogènes : leur chute après l'accouchement explique l'effluvium télogène post-partum
Facteurs nutritionnels
Une alimentation équilibrée est essentielle pour un cycle pilaire optimal :
- Protéines : composant principal du cheveu, leur carence raccourcit la phase anagène
- Fer : son déficit (anémie ferriprive) est une cause fréquente d'effluvium télogène
- Zinc : impliqué dans la synthèse des protéines et la division cellulaire
- Vitamines B : essentielles au métabolisme énergétique des cellules du follicule
- Vitamine D : impliquée dans la différenciation cellulaire et le cycle pilaire
Facteurs médicamenteux
Certains médicaments affectent directement le cycle pilaire :
- Anticoagulants
- Bêta-bloquants
- Rétinoïdes
- Antidépresseurs
- Anticonvulsivants
- Chimiothérapie (provoque un effluvium anagène)
Facteurs environnementaux et de style de vie
- Stress chronique : augmente le cortisol et peut précipiter l'entrée en phase télogène
- Tabagisme : réduit la microcirculation du cuir chevelu
- Exposition aux UV : endommage la structure du cheveu et du follicule
- Pollution : génère des radicaux libres nocifs pour les follicules
Comment intervenir : stratégies basées sur le cycle pilaire
Comprendre le cycle du cheveu permet de développer des stratégies d'intervention ciblées pour prévenir et traiter la chute.
Prolonger la phase anagène
Des actifs spécifiques peuvent aider à maintenir les follicules plus longtemps en phase anagène :
- Minoxidil : vasodilatateur qui stimule la microcirculation et prolonge la phase anagène
- Peptides biomimétiques : imitent les protéines naturelles impliquées dans le cycle pilaire
- Procyanidines : antioxydants présents dans les pommes qui favorisent la croissance
- Caféine topique : stimule la croissance et contrecarre les effets de la DHT
Réduire l'impact de la DHT
Pour lutter contre l'alopécie androgénétique, il est crucial de réduire l'impact de la DHT :
- Finastéride : médicament sur ordonnance qui inhibe la 5-alpha-réductase, enzyme convertissant la testostérone en DHT
- Inhibiteurs naturels de 5-alpha-réductase : palmier nain (saw palmetto), thé vert, racine d'ortie
- Anti-androgènes topiques : certaines formulations peuvent bloquer les récepteurs androgéniques au niveau du follicule
Optimiser la transition entre les phases
Pour éviter les perturbations du cycle :
- Gestion du stress : techniques de relaxation, activité physique régulière
- Supplémentation nutritionnelle ciblée : fer, zinc, biotine, acides aminés soufrés
- Protection contre les agressions extérieures : antioxydants, protecteurs UV
Réveiller les follicules en dormance
Pour les follicules en phase télogène prolongée ou inactifs :
- Microneedling : stimule les facteurs de croissance par micro-traumatismes contrôlés
- PRP (Plasma Riche en Plaquettes) : utilise les facteurs de croissance du patient pour stimuler les follicules
- Thérapie par LED : la lumière rouge (650-660nm) peut stimuler le métabolisme cellulaire des follicules
Établir une routine adaptée au cycle pilaire
Pour maximiser les résultats, il est recommandé d'adapter sa routine capillaire en fonction du cycle pilaire :
Analyse préalable
- Consultation trichologue : pour identifier le type de chute et ses causes
- Trichogramme : examen microscopique qui détermine le pourcentage de cheveux dans chaque phase
- Photographie standardisée : permet un suivi objectif de l'évolution
Routine quotidienne
- Shampooing adapté : fréquence optimale de 2-3 fois par semaine avec des produits non agressifs
- Massage du cuir chevelu : 5 minutes quotidiennes stimulent la microcirculation
- Protection thermique : limiter l'utilisation d'appareils chauffants qui fragilisent le cheveu
- Alimentation équilibrée : riche en protéines, antioxydants et nutriments essentiels
Traitements cycliques
Certains traitements peuvent être adaptés aux différentes phases du cycle :
- Traitements intensifs : cures saisonnières pour renforcer les cheveux avant les périodes de chute naturellement plus importantes (printemps/automne)
- Adaptation selon les résultats : ajustement du protocole tous les 3-4 mois en fonction de la réponse observée
Conclusion : une approche globale et personnalisée
Le cycle de vie du cheveu est un processus complexe et finement régulé. Comprendre ses mécanismes nous permet d'agir de manière ciblée et efficace contre la chute et la calvitie.
La clé d'une stratégie anti-chute réussie réside dans une approche globale qui prend en compte la spécificité de chaque cas. En combinant des interventions externes (produits topiques, suppléments) et internes (alimentation, gestion du stress), il est possible d'optimiser le cycle pilaire et de maintenir une chevelure dense et vigoureuse plus longtemps.
Chez Pherlab, nous développons des solutions innovantes qui agissent spécifiquement sur les différentes phases du cycle pilaire, offrant une approche personnalisée et scientifique contre la chute de cheveux.
Cet article a été rédigé à titre informatif et ne constitue pas un avis médical. Consultez un professionnel de santé pour un diagnostic et un traitement personnalisés.